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Actualités en bref

Que signifie le sixième avertissement mondial du GIEC pour les parlementaires ?

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© ROBERT PALOMBA

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est l'organe des Nations Unies chargé d'évaluer les données scientifiques relatives aux changements climatiques. Il fournit des mises à jour régulières sur une série de scénarios changeante pour notre habitat mondial, en s'appuyant sur les actions – ou l'inaction – des gouvernements du monde entier.

Le dernier rapport de synthèse, publié en février 2023, avertit que la fenêtre d'opportunité pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 ⁰C se referme rapidement. Atteindre un niveau de zéro émissions nette anthropique d'ici à 2050 n'est encore que le meilleur des scénarios, mais la plupart des experts s'accordent à dire qu'il s'agit là d'un minimum pour avoir une chance de permettre à la planète de ne pas dépasser un réchauffement de 2 ⁰C.

Le GIEC est sans équivoque : les combustibles fossiles doivent disparaître et ne jamais être relancés, car les infrastructures existantes ou prévues pour les combustibles fossiles épuiseraient à elles seules notre budget carbone pour une hausse de 1,5 ⁰C ou même de 2 ⁰C. Ainsi, pour maintenir le réchauffement en deçà de 1,5 ⁰C, comme le prévoit l'Accord de Paris, nous devons réduire les émissions de CO₂ de 45 % d'ici à 2030.

Il vaut mieux prendre des mesures préventives aujourd'hui que de chercher des solutions à l'avenir. Comme le souligne l'Energy and Climate Intelligence Unit du GIEC, "éviter une tonne de CO₂ aujourd'hui sera presque toujours plus facile et moins coûteux que d'aspirer le CO₂ de l'atmosphère d'ici la fin du siècle".

Nous devons donner la priorité à la réduction des émissions anthropiques et à la compensation des émissions futures par des mesures de séquestration du carbone.

Par où commencer ?

Les parlementaires sont des acteurs clés de l'action climatique. La législation est un moteur essentiel de l'action nationale en matière de lutte contre les changements climatiques. L'appui et le leadership des parlementaires n'ont jamais été aussi importants. 

La campagne Parlements pour la planète de l'UIP est un bon point de départ. Le concept de la campagne est simple : l'action climatique commence chez soi. Les parlements et les parlementaires peuvent déjà prendre des mesures pour réduire leur propre empreinte carbone, puis entamer une action plus transformatrice grâce à la législation, aux budgets et au contrôle des mesures visant à appliquer l'Accord de Paris.

Pour les aider, l'UIP a recensé 10 actions pour des parlements plus écologiques, que les parlementaires peuvent prendre en compte lorsqu'ils œuvrent à la promotion d'un changement durable.

Une marge d'optimisme

Le sixième rapport de synthèse du GIEC est un avertissement. Toutefois, l'espoir est aussi de mise à condition de passer à l'action.

Le rapport nous apprend qu'une décarbonisation rapide n'est pas seulement bénéfique pour la planète, mais qu'elle est également rentable. Les outils permettant d'abandonner les combustibles fossiles existent déjà et la baisse des coûts permet de justifier l'utilisation d'énergies propres.

Autre bonne nouvelle : les politiques climatiques se renforcent. Le double pouvoir des gouvernements et des entreprises commence à nous éloigner des perspectives les plus sombres.

Voici cinq points essentiels à retenir du dernier rapport du GIEC :

1. Réduire les émissions de carbone : demander des comptes aux gouvernements

Lorsque l'Accord de Paris de 2015 a été signé lors de la COP21, 195 nations ont accepté de soumettre leurs contributions déterminées au niveau national (définissant leurs objectifs climatiques) aux Nations Unies tous les cinq ans. Il s'agissait d'un point de départ, désormais des parlementaires résolus doivent faire évoluer ces engagements vers la législation et l'action.

2. Lutter contre l'inégalité climatique

Les trois nations les plus riches du monde sont responsables de près de 43 % des émissions de gaz à effet de serre. Les 100 pays les plus pauvres n'en sont responsables qu'à hauteur de 2,9 %. Le pouvoir de remédier à cette injustice est entre les mains des parlementaires des pays les plus riches, ce qui signifie...

3. L'équité grâce au financement

Le GIEC met en garde contre le manque de moyens financiers, en particulier dans les pays en développement, qui ont besoin de quatre à huit fois plus d'investissements annuels d'ici à 2030. Il n'est pas seulement moralement juste d'investir dans les pays qui sont déjà les plus touchés par les changements climatiques, mais c'est aussi essentiel pour toutes les nations. Les parlementaires peuvent stimuler l'investissement et légiférer en faveur d'un financement réparateur. 

4. Laisser les subventions se réduire

Le GIEC indique qu'entre 2017 et 2019, environ 555 milliards d’USD ont été octroyés sous forme de subventions aux combustibles fossiles. L'arrêt de ces subventions pourrait réduire de 10 % les émissions mondiales d'ici à 2030.

5. Investissements nationaux dans les énergies renouvelables

La Chine éclipse tous les autres pays en matière d'investissements dans les énergies renouvelables. Rien qu'en 2022, elle a investi 546 milliards d’USD dans l'énergie solaire, l'énergie éolienne, les voitures électriques et les batteries. Les États-Unis d'Amérique ont investi 141 milliards d’USD. Il s'agit d'une course au sommet, d'une urgence sans précédent.

Les parlements font partie de la solution

En encourageant la mise en œuvre de toutes les mesures susmentionnées dans leur propre pays, les parlementaires exercent une influence au niveau mondial et montrent la voie à suivre.

C'est ce qui se passe dans de nombreux pays, comme les Seychelles, dont les parlementaires ont pleinement profité de l'appui et des activités de formation de l'UIP pour créer une nouvelle Commission nationale sur les changements climatiques, les îles, l’économie bleue et l’agriculture. En commençant par adopter et protéger la zone humide voisine, l'Assemblée nationale des Seychelles met en œuvre les promesses faites à Glasgow lors de la COP26.

Les Seychelles sont un exemple parmi d'autres. Dans le cadre de sa campagne Parlements pour la planète, l'UIP diffuse des études de cas et des témoignages sur la manière dont les parlements et les parlementaires agissent face à l'urgence climatique.

Racontez-nous ce que votre parlement fait pour la planète.

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