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Actualités en bref

Journée de la Terre : Par qui et pourquoi a-t-elle été instituée ?

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Tuvalu © Rodney Dekker / Climate Visuals

Chaque année, la Journée de la Terre, célébrée le 22 avril, est l’occasion pour les habitants de la planète de se pencher ensemble sur l’importance de préserver et de protéger les ressources naturelles de la Terre. Face à la gravité de la crise climatique, cette date est devenue un jalon annuel essentiel et sert de catalyseur à l’action des parlements et des citoyens en faveur de la protection de la planète. L’année dernière, un milliard de personnes ont participé aux activités et événements organisés pour la Journée de la Terre dans plus de 193 pays.

Mais comment cette Journée a-t-elle été instituée, il y a plus d’un demi-siècle ? 

L’inquiétude d’un parlementaire

À la suite de la publication de Printemps silencieux (Silent Spring) en 1962, un ouvrage précurseur sur la pollution et l’environnement, et d’une marée noire sans précédent à la fin de la décennie – 11 millions de litres de pétrole avaient été déversés au large de la côte californienne –, les États-Unis ont pris conscience du coût environnemental élevé de leurs industries en pleine croissance. C’est ainsi que le mouvement écologique américain est né.

L’un de ses premiers partisans fut un jeune sénateur du Winsconsin, Gaylord Nelson. Alors jeune membre du Congrès des États-Unis, M. Nelson s’est inspiré des mouvements anti-guerre menés par les étudiants pour lancer une journée nationale d’éducation populaire sur les campus universitaires. Il a mobilisé ses collègues du monde politique ainsi qu’un jeune militant, Denis Hayes, qui, ensemble, ont proclamé le 22 avril "Journée de la Terre".

Lors de la première Journée de la Terre, il y a 54 ans, M. Nelson pointait de manière alarmiste les risques qui pesaient sur la planète : "Les faibles sont déjà en train de mourir : les arbres sur les côtes du Pacifique, les poissons de nos cours d’eau et de nos lacs, les oiseaux, les cultures et les moutons, et les gens aussi". Il avait alors mobilisé les militants : "En ce 22 avril, nous commençons à nous réapproprier l’environnement que nous avons détruit."

En 1970, la Journée de la Terre a rallié quelque 20 millions d’Américains, ce qui en a fait la plus grande journée de protestation laïque au monde. C’est par ailleurs dans son sillage qu’a été créée, plus tard dans l’année, l’Agence américaine de protection de l’environnement.

Un effet papillon sur le plan diplomatique

Au cours des cinq décennies qui se sont écoulées depuis l’institution de la Journée de la Terre, les messages véhiculés à cette date sont devenus d’autant plus urgents que les crises mondiales liées aux changements climatiques et à l’appauvrissement de la biodiversité se perpétuent.

Face à la hausse des températures, le monde a constaté l’urgence de promouvoir la durabilité et de protéger ses ressources naturelles, ce qui a amené les individus à modifier leurs modes de vie, avec notamment l’objectif du zéro déchet ou de la vie sans plastique, et a conduit à des campagnes locales et internationales, à l’invention de technologies vertes innovantes, à des manifestations de masse et à des accords internationaux historiques tels que l’Accord de Paris.

Parallèlement, les parlements et les parlementaires du monde entier, unis et renforcés par la campagne de l’UIP intitulée Parlements pour la planète, ont décidé d’agir en faveur du climat et prennent les devants en matière de législation. Si des jeunes activistes comme Greta Thunberg ont contribué à faire de la lutte contre les changements climatiques une priorité publique, au sein des parlements, les jeunes élus jouent un rôle essentiel sur ce front. Comme l’a souligné l’ancienne présidente du Conseil du Forum des jeunes parlementaires de l’UIP, l’Égyptienne Sahar Albazar :

"Les changements climatiques représentent un défi mondial sans précédent qui ne connaît pas les frontières. Nous sommes tous concernés par les émissions de gaz à effet de serre, que nous en soyons responsables ou non."

Tout en s’attachant à créer un environnement législatif adapté, les parlements et parlementaires sont de plus en plus nombreux à montrer l’exemple en menant des actions internes et en instaurant des pratiques respectueuses de l’environnement dans leurs modes de fonctionnement. En Allemagne, le Bundestag a fait de son infrastructure physique un environnement durable en adoptant des mesures relatives à la température, à l’éclairage et à l’eau pour réduire la consommation énergétique et hydrique dans ses bâtiments. En République-Unie de Tanzanie, l’Assemblée nationale a opté pour le zéro papier et a lancé une campagne annuelle de plantation d’arbres pour sensibiliser le public à l’importance de la capture du carbone. Et au Royaume du Bhoutan, tous les deuxièmes jours du mois, le Parlement observe une "heure zéro déchet" au cours de laquelle tous ceux qui travaillent dans le bâtiment, parlementaires et personnel, nettoient et recyclent les déchets.

Alors que nous célébrerons bientôt le dixième anniversaire de l’Accord de Paris et que nous nous approchons de l’échéance de 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, la Journée de la Terre nous permet de tirer des enseignements importants.

 

Les jeunes sont par définition les plus concernés par les enjeux de l’avenir, et la nouvelle génération de parlementaires devra faire preuve de dynamisme et d’inspiration pour faire face à l’urgence climatique.

Racontez-nous ce que votre parlement fait pour la planète.

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