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Réflexions sur l'informatique en nuage au Mozambique

Bulletin de l'innovation | 15em édition | 02 août 2023
mozambique

Isabel Aires do Nascimento, IT Manager of the Parliament of Mozambique (Credit: Isabel Aires do Nascimento)

L'équipe du CIP s'est entretenue avec Isabel Aires do Nascimento, responsable du service informatique du Parlement du Mozambique, à propos du potentiel que recèle l'informatique en nuage pour son parlement.

Le Parlement du Mozambique ne s'est pas encore lancé dans l'informatique en nuage. Il souhaite créer l'environnement adéquat et disposer des budgets requis pour migrer un jour. L'expérience d'autres parlements a appris au Parlement du Mozambique qu'il faut bien prévoir le passage à l'informatique en nuage et la déployer progressivement pour qu'elle donne satisfaction.

CIP : Quelles perspectives (et difficultés) envisagez-vous pour votre parlement lorsqu'il utilisera l'informatique en nuage ?

IAN : L'informatique en nuage pourrait nous permettre de proposer des services plus fiables, plus rapides à mettre en place, mais aussi plus sûrs et plus modulaires. À l’heure actuelle, l'espace de stockage dont nous disposons sur nos serveurs est pratiquement saturé et il faut du temps pour augmenter cette capacité. Idéalement, nous voudrions gérer sur le nuage notre service de messagerie électronique, notre site web, notre système de gestion de la bibliothèque, et nos systèmes d'e-bureau et d'e-cabinet. Ils seraient à la disposition des parlementaires et du personnel parlementaire avec tous les avantages susmentionnés.  

CIP : Quelles sont la stratégie et les ambitions de votre parlement en matière d'informatique en nuage ?

IAN : Le Parlement du Mozambique a une stratégie informatique, mais elle ne prévoit pas de volet ni de feuille de route pour l'adoption de l'informatique en nuage. Nous nous concentrons actuellement sur la mise en place de notre infrastructure réseau de base, en créant notre centre de données afin de disposer de nos propres capacités internes en matière de serveurs, et en fournissant aux parlementaires et à l'administration des premiers services informatiques de base avant même d'envisager de migrer sur le nuage. En outre, il n'existe pas de réglementation nationale nous autorisant à passer à l'informatique en nuage, la législation relative aux institutions publiques dans ce domaine étant encore dans les cartons. Pour l'instant, nous restons donc centrés sur nos priorités et attendons que le cadre réglementaire soit en place.

L'une des autres raisons pour lesquelles nous n'optons pas pour l'informatique en nuage pour l'instant vient des coûts qu'elle entraîne, pour lesquels nous ne disposons pas encore d'un budget stable. De surcroît, nous ne pourrons utiliser le nuage que si nous possédons notre propre infrastructure locale comme solution de repli. 

CIP : Quels enseignements avez-vous tirés du webinaire Transformer les parlements ?

IAN : Avant le webinaire, je pensais que nous pouvions sauter le pas. Aujourd'hui, je suis convaincue que nous avons encore besoin de préparation, ce qui signifie que nous devons développer une stratégie et faire notre travail de notre côté, notamment classer les données pour mieux les connaître et déterminer quelles archives nous stockerons sur le nuage. Pour convaincre les décisionnaires des avantages de l'informatique en nuage, il faut aussi que nous mettions au point un premier projet de ce type, de dimensions modestes mais d'impact fort. Un projet en nuage visant à faciliter le travail du Président et du Bureau (Mesa) du parlement et mettant en évidence les avantages de cette façon de travailler constituerait par exemple un argument de poids.