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Actualités en bref

Mesures et initiatives prises par les parlements africains pour lutter contre la crise climatique

zimbabwe

Zimbabwe ©Reuters

Nous avons aujourd’hui la confirmation que les pays en développement paient le prix fort du dérèglement climatique provoqué par l’homme alors qu’ils en sont les moins responsables. Selon certaines sources, les pays de l’hémisphère Nord sont à l’origine de 92 % des émissions excédentaires de CO2 produites dans le monde. Cependant, entre 2000 et 2020, 55 des pays les plus exposés aux changements climatiques ont subi des pertes économiques s’élevant en tout à plus de 500 milliards d’USD.

Les changements climatiques constituent une menace existentielle qui concerne l’ensemble des Membres de l’UIP. Ce phénomène représente un danger grandissant en particulier pour les Membres africains, qui se voient contraints de prendre des mesures pour faire face à des conséquences dont ils ne portent que peu ou pas la responsabilité.

Ampleur des pertes et préjudices

L’impact des changements climatiques sur les pays en développement se mesure entre autres à l’aune des pertes et préjudices. Le concept de "pertes et préjudices" désigne les conséquences néfastes des changements climatiques qui ne peuvent pas (ou n’ont pas pu) être évitées par des mesures d’atténuation ou d’adaptation. Ces conséquences peuvent être occasionnées par des événements inattendus, tels que des tempêtes ou des inondations, ou par des phénomènes qui se manifestent lentement comme l’élévation du niveau de la mer et la désertification.

Le financement de l’action climatique, qui vise à soutenir les efforts d’adaptation et d’atténuation face au réchauffement de la planète, constitue une véritable bouée de sauvetage pour les pays en développement. Lors de la COP15, en 2009, les pays développés s'étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars d’ici à 2020 afin d’aider les pays en développement à lutter contre les pertes et préjudices. Cet objectif a été prorogé jusqu’en 2025. Des études réalisées par le World Resources Institute révèlent toutefois que les pays développés n'assument pas leur part de cet engagement. De plus, le chiffre de 100 milliards d’USD est insignifiant au regard des coûts réels induits par les changements climatiques : des études indiquent en effet que les pertes et préjudices subis par les pays en développement pourraient s’élever à quelque 580 milliards d'USD par an d’ici à 2030, et à bien plus de mille milliards d’USD par an d’ici à 2050.

Répercussions et initiatives en Afrique

L'ampleur de l'injustice en matière de financement climatique et les menaces qui en résultent pour la gouvernance et l'autodétermination des pays sont flagrantes en Afrique. L’ensemble du continent génère moins de 4 % des émissions mondiales, un pourcentage comparable à celui de l’Amérique du Sud. Toutefois, la Banque africaine de développement estime que l’Afrique perd chaque année jusqu’à 15 % de son PIB en raison des changements climatiques et de leurs effets connexes. 

Face à ce défi, les parlements africains entreprennent de rationaliser leur processus budgétaire, de contribuer au développement durable et de mobiliser plus efficacement la volonté politique. Le sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit des mesures d'adaptation qui tiennent compte des besoins spécifiques des pays africains, telles que l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les programmes de protection sociale et l’élaboration de cadres législatifs solides qui facilitent l’action pour le climat.

L’UIP s’est associée activement à un partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) visant à offrir à trois de ses Membres en Afrique – les Parlements du Bénin, des Seychelles et du Zimbabwe – des formations pour promouvoir une reprise post‑COVID‑19 qui soit verte et qui soutienne l’action climatique. L’UIP a conçu ces formations en tenant compte des recommandations formulées dans la note d'orientation UIP-PNUE à l'intention des parlementaires pour un après-COVID-19 respectueux de l’environnement, tout en s’assurant le concours des trois parlements concernés afin que les supports pédagogiques soient adaptés à chaque contexte national. 

Au Zimbabwe, des parlementaires et membres du personnel parlementaire ont participé à des séances en ligne consacrées à l’élaboration et au renforcement d’approches législatives en faveur du financement climatique et des énergies propres. Par ailleurs, des parlementaires des Seychelles ont assisté à une conférence en ligne de deux jours visant à définir des mesures pour renforcer la législation de la nation insulaire sur les énergies propres. Au Bénin, l’UIP a travaillé avec des parlementaires et des membres du personnel parlementaire en vue de formuler des solutions durables en matière de gestion des déchets, en accordant une attention particulière aux différents moyens de soutenir la mise en œuvre des engagements internationaux concernant la gestion des produits chimiques et des déchets, notamment par le biais de la législation nationale.

La reconnaissance de l’impact des changements climatiques sur les pays en développement est essentielle pour tous les Membres de l’UIP. Lors de la 144e Assemblée de l'UIP, en Indonésie, 110 parlements nationaux ont adopté la Déclaration de Nusa Dua, qui prend acte de l’ampleur et de la gravité de la crise climatique pour les pays en développement et appelle entre autres à renforcer les efforts de financement au profit des Membres africains de l’UIP et des autres pays en développement. Il convient de se rappeler que les parlements représentent le peuple et qu’en Afrique, ce sont les gens ordinaires qui sont les premières victimes des changements climatiques.

Les dernières données scientifiques sur les changements climatiques et leur impact sur les pays en première ligne seront l’un des thèmes au cœur de la réunion parlementaire organisée conjointement par l’UIP et la Chambre des représentants de l’Égypte à l’occasion de la COP27.