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Parlement finlandais : interaction avec les citoyens sur Facebook live

Bulletin de l'innovation | Deuxième édition | 28 juin 2019
Paula Risikko during a Facebook Live session in 2018. 

Paula Risikko au cours d'une séance sur Facebook Live en 2018 © Parlement de la Finlande

Bulletin de l'innovation de l'UIP, Deuxième édition, 28 juin 2019

En mai 2018, l'Eduskunta, le parlement finlandais, a inauguré des séances sur Facebook Live grâce à l'impulsion donnée par Paula Risikko, la Présidente du Parlement de l'époque, qui était convaincue de la nécessité d'établir avec les citoyens une interaction plus directe leur permettant de comprendre les choix de leurs représentants.

Depuis le mois de mai 2018, l'Eduskunta a organisé sur Facebook Live quatre séances intitulées "Dialogue avec la Présidente du Parlement", dans le cadre desquelles la Présidente a répondu aux questions des citoyens finlandais concernant le parlement.

Dans un entretien accordé au Bulletin de l'innovation, Rami Kurth, Responsable du service informatique du Parlement finlandais, a expliqué qu'il considérait Facebook comme la plateforme idéale pour le type de public visé, à savoir des citoyens ordinaires qui ne sont pas nécessairement spécialistes de questions parlementaires. L'Eduskunta avait déjà organisé une session Twitter Live, mais qui s'adressait à un public en majeure partie composé de journalistes, d'experts et de chercheurs. Le sujet de cette séance Twitter Live était aussi assez pointu, puisqu'il concernait la présidence du Conseil de l'Union européenne, que la Finlande s'apprêtait à assumer. Sur Facebook, les citoyens se sentaient peut-être plus à l'aise pour participer.

Lorsque le Parlement a commencé à utiliser Facebook Live, il a préparé un document de travail sur le concept et la structure technique, mais sans lignes directrices spécifiques. L'idée était de faire une tentative et de voir quels résultats elle donnerait. Le recours aux réseaux sociaux a grandement facilité le processus, car aucun investissement technologique important n'a dû être consenti, en dehors d'un peu d'équipement moderne (deux tablettes et un grand écran pour visionner les questions posées). Quatre personnes étaient dans la pièce, à savoir la Présidente du Parlement, deux modérateurs et un assistant.

Finnish Parliament's Facebook Live session

Séance de l'Eduskunta sur Facebook Live, 2018 © Parlement de la Finlande

Les citoyens pouvaient envoyer leurs questions à l'avance, mais aussi en poser en cours de séance. Il était permis d'exprimer des avis et des critiques tranchés. Au vu des risques inhérents à l'utilisation des réseaux sociaux, il avait été décidé de faire appel aux lignes directrices déjà appliquées à Facebook (p.ex. interdiction d'utiliser un vocabulaire haineux, ou de proférer des menaces ou des insultes, ainsi que d'insérer des liens ou des médias dans les commentaires). 

Chaque séance était annoncée à l'avance dans les événements Facebook, ce qui a également permis au Parlement d'accroître la visibilité de son compte Facebook. Les quatre premières séances d'entretiens en direct avec la Présidente du Parlement finlandais ont rassemblé 4 500 citoyens. Pour ce qui est des retombées d'une telle initiative, M. Kurth a relevé que les outils analytiques de base de Facebook ne donnent que le nombre de participants à chaque session et qu'il conviendrait de concevoir d'autres outils mesurant l'impact réel de ces séances sur les citoyens. Le nombre de participants n'a pas beaucoup évolué d'une séance à l'autre, mais le nombre de questions envoyées a quant à lui beaucoup augmenté au fil de l'année. Les questions ont fini par être si nombreuses qu'il devenait impossible d'y répondre dans le temps imparti et il a donc fallu que les modérateurs y répondent par des commentaires en ligne ou les reportent à la séance suivante.

Des élections législatives ont eu lieu en avril 2019. L'avenir des séances sur Facebook Live dépendra de la nouvelle direction du Parlement. Le responsable informatique du Parlement, M. Kurth, a également évoqué le souhait du Parlement de tenir des séances en direct sur sa nouvelle plateforme interne de diffusion web, qui sert actuellement à diffuser les séances des commissions ou de la plénière. Si Facebook devait disparaître un jour, les séances Facebook Live disparaîtraient avec lui. En les hébergeant sur sa propre plateforme, le Parlement serait propriétaire des enregistrements, qui seraient donc en permanence à sa disposition.