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Cas d’atteinte aux droits de l’homme des parlementaires

Jaime Ricaurte Hurtado González, Equateur

Jaime Ricaurte Hurtado González avait mis au jour des cas de corruption à 
haut niveau. Photo reproduite avec l’autorisation du parti MPD

Jaime Ricaurte Hurtado González avait mis au jour des cas de corruption à haut niveau. Photo reproduite avec l’autorisation du parti MPD

Le parlementaire et candidat à l'élection présidentielle Jaime Ricaurte Hurtado González a été assassiné devant le Parlement équatorien en 1999. Un autre parlementaire et un fonctionnaire sont également morts dans l'attentat. Les cerveaux de ce crime n'ont jamais été inquiétés.

Jaime Ricaurte Hurtado González sortait du Parlement en fin de matinée, lorsqu'il a été tué par balles. Il avait 62 ans.

Ce parlementaire de gauche et ancien candidat à la présidence de la République était un détracteur des politiques économiques du gouvernement. Etroitement lié aux syndicats, il avait mis au jour un réseau de corruption dans lequel étaient mouillées des personnalités de haut rang.

Un autre parlementaire, Pablo Vicente Tapia Farinango, et leur assistant, Wellington Borja Nazareno, sont également morts dans cet attentat. Les trois tireurs auraient quitté les lieux calmement malgré une importante présence policière sans que rien ne soit fait pour les arrêter.

Ces meurtres ont déclenché une onde de choc dans tout le pays où la population n'est pas habituée aux crimes politiques.

Le crime a d'abord été imputé à un groupe de criminels bien connus, qui auraient tué Jaime Hurtado González pour l'empêcher de continuer à monter des groupes paramilitaires.

Mais une commission d'enquête mise en place par le gouvernement a finalement réfuté cette version des faits et dénoncé de nombreuses incohérences dans le rapport de police initial, pointant du doigt le fait que tous les suspects possibles n'avaient pas fait l'objet de recherches appropriées, ainsi que le "rôle douteux" de certains agents de police.

Deux des tireurs présumés ont été inculpés, mais les instigateurs n'ont jamais été retrouvés. Or, compte tenu de l'ancienneté de ces meurtres, se pose à présent la question de savoir s'ils ne sont pas prescrits.

L'UIP est convaincue qu'il est essentiel dans la recherche de la justice, que les deux tireurs présumés soient jugés, ne fut-ce que parce que cela pourrait aider à faire la lumière sur ce crime. Elle s'est en outre dite vivement préoccupée de ce que la justice n'avait pas été pleinement rendue dans cette affaire, tant d'années après les faits.